À seulement une semaine de l’ouverture du célèbre Festival de Cannes, un appel à la grève émanant du collectif de travailleurs du cinéma, Sous les écrans, la dèche, suscite des inquiétudes quant à la tenue sans accroc de cet événement majeur du monde du septième art.
Contexte de l’appel à la grève
Le collectif, Sous les écrans, la dèche, a lancé un appel à la grève pour tous les salariés du Festival de Cannes et des sections parallèles, dans le but de perturber cet événement. Leur principal motif est la précarisation des métiers du cinéma, accentuée par l’absence de statut clair pour les intermittents du spectacle.
Dans un communiqué publié sur leur site, les membres du collectif déplorent le manque de stabilité dans leur emploi, alternant entre des missions de courte durée et des périodes de chômage. Ils demandent une requalification de leur contrat pour accéder au statut d’intermittent du spectacle, ce qui leur garantirait une meilleure sécurité professionnelle.
Revendications du collectif
Le collectif réclame que les structures employeuses soient affiliées à une convention collective adaptée, leur permettant ainsi de bénéficier du régime de l’intermittence du spectacle. Ils exigent également que leurs métiers soient intégrés à l’annexe 8 du règlement de l’assurance chômage, qui concerne les ouvriers et techniciens travaillant pour des employeurs du cinéma, avec une rétroactivité de dix-huit mois.
« Sous les écrans la dèche » badge que porte l’équipe du film ‘Anatomie d’une chute’ de Justine Triet #Cannes pic.twitter.com/ozCrHPwngn
— Pauline (@PaulineBaduel) May 21, 2023
Cette mobilisation n’est pas nouvelle, le collectif Sous les écrans, la dèche, militent depuis plus d’un an pour attirer l’attention sur la précarité des métiers du cinéma. L’année dernière, lors de l’édition 2023 du festival de Cannes, l’équipe du film « Anatomie d’une chute » de Justine Triet avait affiché son soutien en portant des badges aux revendications du collectif.
Impact sur le Festival de Cannes
Bien que cet appel à la grève soit rare, il ne remet pas en cause la tenue du festival lui-même, selon une porte-parole du collectif. L’objectif n’est pas de nuire aux films qui seront présentés, mais une grève pourrait « perturber l’événement ». Le festival n’a pas encore réagi officiellement à cette situation.
Il est à noter qu’une seule édition du Festival de Cannes a été compromise par un mouvement social, en 1968, lors des événements de mai. Cela avait conduit à l’éviction prématurée du festival, avec la participation de figures illustres telles que Jean-Luc Godard, François Truffaut et Claude Lelouch.
À une semaine de l’ouverture du Festival de Cannes 2024, l’appel à la grève lancé par le collectif Sous les écrans, la dèche, met en lumière les défis auxquels sont confrontés les travailleurs du cinéma en matière de précarité de l’emploi. Alors que les revendications se font entendre, l’impact sur le déroulement de l’événement reste incertain, mais l’histoire nous montre que même les plus grands événements culturels ne sont pas à l’abri des turbulences sociales.
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