Le sujet « épouse de François Ruffin » fait couler beaucoup d’encre et alimente toutes les curiosités. La réponse, pourtant, est simple : le député de la Somme n’est pas marié aujourd’hui. Son histoire la plus marquante reste celle qu’il a vécue avec Johanna Silva, son ex-compagne et ancienne collaboratrice, qui a levé le voile en mars 2024 dans son livre L’Amour et la Révolution (Textuel). Une relation passionnée, mêlant engagement politique et désillusion sentimentale, qui continue de fasciner autant qu’elle dérange.
Dans cet article, on remonte le fil : de leur rencontre militante en 2013 à leur séparation en 2019, de la naissance de leurs projets communs à la parution de ce livre explosif, jusqu’à la vie actuelle de Silva. Bref, tout ce qu’il faut savoir sur l’épouse — ou plutôt l’ex — de François Ruffin, sans filtre et avec un brin d’ironie.
Qui est l’épouse de François Ruffin ?
Officiellement, François Ruffin n’a pas d’épouse. Le député picard, figure charismatique de la gauche et créateur du journal Fakir, est séparé depuis 2019 de Johanna Silva, celle qui fut longtemps décrite — à tort — comme sa femme. En réalité, ils n’ont jamais été mariés, même si leur union, à la fois sentimentale et professionnelle, avait tout d’un couple fusionnel. Ensemble, ils ont partagé six années de vie commune et un engagement politique bouillonnant.
J'ai toujours rêvé de me marier avec une cheminote… pic.twitter.com/EVZc8a9cL6
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) May 30, 2024
Épouse de François Ruffin, compagne, ex : pourquoi la confusion revient-elle sans cesse ?
La confusion autour de “l’épouse de François Ruffin” n’a rien d’un hasard. Depuis près de dix ans, Johanna Silva a partagé la vie du député dans l’intimité comme dans l’arène politique, ce qui a brouillé toutes les frontières entre la sphère privée et publique. Dans les médias, on l’a souvent appelée “sa femme”, parce qu’elle apparaissait à ses côtés dans tous ses combats militants : du documentaire Merci Patron ! à Nuit Debout, en passant par la campagne législative victorieuse de 2017. Pour beaucoup, le duo semblait indissociable, un couple à la fois sentimental et révolutionnaire, version ch’ti de Sartre et Beauvoir.
Mais derrière cette image de “couple politique parfait”, la réalité était plus nuancée. Johanna Silva n’était pas l’épouse de François Ruffin, mais bien sa compagne non mariée, engagée corps et âme dans son univers militant jusqu’à l’épuisement. Après leur séparation en 2019, Ruffin a choisi le silence, tandis que Silva s’est retirée du tumulte médiatique avant de reprendre la parole en 2024 avec un ton plus tranchant et libéré.
Cette confusion persiste aussi parce que François Ruffin reste farouchement discret sur sa vie sentimentale. Aucun cliché de couple officiel, aucune déclaration publique, seulement quelques confidences rares — comme en 2019, lorsqu’il confiait à Closer : “Je suis séparé, et mon héroïsme, entre guillemets, est d’être père.” Une manière pudique de dire : il n’a pas d’épouse, mais une histoire dense, pleine d’ombres et de contradictions, qui continue d’alimenter la légende.
Qui est Johanna Silva, son ex-compagne ?
Johanna Silva, c’est l’ex-compagne, l’ex-collaboratrice et, selon beaucoup, la co-architecte de la carrière de François Ruffin. Née en 1988 à Paris, diplômée de Sciences Po Lille en 2012, elle se destine d’abord au développement économique avant de plonger, tête la première, dans le militantisme. En 2013, à 25 ans, elle rencontre François Ruffin lors d’un festival engagé : c’est le début d’une aventure à la fois politique et sentimentale.
À l’époque, Ruffin est encore journaliste et fondateur du journal Fakir, un petit média de gauche devenu culte pour ses enquêtes mordantes sur le capitalisme. Séduite par son énergie et son verbe, Johanna Silva rejoint l’équipe en 2014. Très vite, elle devient le bras droit du futur député, gérant tout, du montage du film Merci Patron ! (César du meilleur documentaire en 2017) à la logistique de ses campagnes.
Mais derrière cette dévotion professionnelle se cache une relation amoureuse complexe. Johanna Silva raconte, dans son livre L’Amour et la Révolution (Textuel, 2024), l’ambivalence d’un lien mêlant admiration, dépendance et emprise douce. Elle y admet avoir vu en Ruffin “un guide, un modèle, presque un maître”. Ce mélange d’amour et de politique l’a menée à s’effacer peu à peu derrière l’homme public.
Aujourd’hui âgée de 35 ans, Johanna Silva n’est plus “la femme de l’ombre”. Elle est devenue auteure, féministe revendiquée et électricienne à ses heures, vivant dans le Sud de la France, loin de l’agitation parisienne et des projecteurs. Son parcours, entre engagement et reconstruction, incarne parfaitement une nouvelle génération de militantes : celles qui font la révolution… mais sans patron.
Comment François Ruffin et Johanna Silva se sont-ils rencontrés ?
L’histoire entre François Ruffin et Johanna Silva commence en 2013, dans une ambiance aussi militante que romanesque. À l’époque, elle a 25 ans, lui 38. Elle sort tout juste de Sciences Po Lille, pleine d’idéaux politiques et d’envie de “changer le monde”. Lui, déjà connu pour ses coups d’éclat journalistiques dans le journal Fakir, incarne cette gauche populaire et insolente que les médias adorent détester. Leurs chemins se croisent lors d’un festival militant, où débats politiques et bières artisanales font bon ménage. Et là, coup de foudre : la jeune femme tombe sous le charme de l’orateur en chemise froissée et au franc-parler bien trempé.
Johanna Silva rejoint rapidement l’équipe de Fakir, d’abord comme bénévole, puis comme pilier indispensable. François Ruffin voit en elle une collaboratrice brillante et loyale ; elle voit en lui un mentor, presque un modèle. Très vite, la collaboration se transforme en relation amoureuse, aussi passionnée que fusionnelle. Ensemble, ils travaillent, militent, voyagent, débattent — et s’aiment, souvent dans le chaos des projets et des nuits blanches militantes.
Quel rôle Johanna Silva a-t-elle joué dans la carrière de François Ruffin ?
Dire que Johanna Silva a compté dans la carrière de François Ruffin serait un euphémisme. Elle a littéralement été la colonne vertébrale de son ascension politique. De 2013 à 2019, elle a tenu tous les rôles possibles – sans jamais apparaître sur l’affiche. D’abord “maîtresse d’ouvrage” au journal Fakir, elle s’occupe de la logistique, des relations presse et du financement. Puis, elle devient productrice du documentaire Merci Patron !, sorti en 2016, un film satirique sur Bernard Arnault qui vaut à Ruffin le César du meilleur documentaire en 2017.
Ensuite, place à la politique. Quand François Ruffin se présente aux législatives de 2017, Johanna Silva est à tous les postes : organisatrice de terrain, rédactrice de discours, responsable administrative, attachée parlementaire, bref, l’“intendance” qui fait tourner la machine. Elle le dit elle-même dans son livre : “Je connaissais mieux que lui sa propre situation administrative.” Une phrase à la fois drôle et amère, qui résume bien leur dynamique.
Silva, c’est un peu la cheville ouvrière invisible du Ruffin Show. Elle gérait tout, des déclarations de patrimoine aux meetings de dernière minute, pendant que lui enflammait les foules. Leur duo fonctionnait sur une complémentarité évidente : lui, la voix et le visage ; elle, les bras et la patience.
Pourquoi Johanna Silva et François Ruffin se sont-ils séparés ?
La séparation entre François Ruffin et Johanna Silva en 2019 ne s’explique pas par un simple “désamour”. C’est une rupture nourrie par l’usure du militantisme, les déséquilibres de pouvoir et une fatigue émotionnelle profonde. Après six années d’un mélange explosif d’amour et de travail, Silva dit avoir quitté la relation “épuisée et malheureuse”.
Selon ses mots, la vie auprès du député ressemblait à une course sans fin. Ruffin, absorbé par sa mission politique, aurait fini par négliger la dimension affective de leur relation. Johanna Silva parle d’un homme “incapable de reconnaître la fatigue des autres”, et d’un environnement saturé de virilité et de sarcasmes : “Cette culture de la vanne, des rires gras, ne laissait aucune place à un partage sincère d’émotions.”
La rupture survient peu après La Fête à Macron, en mai 2018, un grand rassemblement organisé par Ruffin et son équipe. Pour Silva, ce fut l’événement de trop. Elle réalise alors qu’elle ne veut plus seulement “changer le monde”, mais retrouver sa propre vie. En 2019, elle quitte leur appartement, son poste d’attachée parlementaire et l’univers Fakir. Lui continue sa carrière de député ; elle, entame sa reconstruction, loin des micros et des meetings.
François Ruffin, fidèle à sa réserve, n’a jamais commenté cette séparation. Dans une interview à Closer, il s’était contenté d’une phrase sobre :
“Je suis séparé, et mon héroïsme, entre guillemets, est d’être père.”
Une manière élégante de dire qu’il tourne la page, tout en gardant la sienne fermée.
Que révèle Johanna Silva dans son livre sur leur couple ?
Dans son livre L’Amour et la Révolution, paru le 6 mars 2024 aux éditions Textuel, Johanna Silva vide enfin son sac. Et pas avec rancune, mais avec une plume lucide, parfois cruelle, souvent drôle. Ce n’est pas un règlement de comptes, c’est une autopsie sentimentale et politique. Elle y raconte cinq années d’un amour fusionnel et d’une collaboration militante où l’intime se mêle au collectif, jusqu’à la confusion totale.
Trop envie de le lire 😍
Le ton est à la fois intime et politique : “Je voulais un guide, une fusion totale. Je nous voyais comme Sartre et Beauvoir. François était parfois tendre, d’autres fois distant.” Une phrase devenue virale sur les réseaux. À travers son récit, Silva décrit un quotidien d’emprise douce, fait de petites humiliations, d’ironie blessante et de surcharge invisible. Elle ne parle ni de violence physique ni d’abus explicites, mais de ce que beaucoup de femmes reconnaissent : le poids du dévouement et de l’effacement dans les couples inégaux.
Elle raconte aussi les coulisses du Ruffin militant : les blagues “de mecs”, l’ambiance testostéronée, les moqueries sur “la petite-bourgeoise” qu’on tolère dans l’équipe. Le féminisme, dit-elle, lui est “entré dans le corps” à ce moment-là. Une prise de conscience intime, mais aussi politique. “J’ai compris que le militantisme n’immunise pas contre la domination masculine.”
L’Amour et la Révolution est donc moins un brûlot qu’un miroir tendu à une génération militante : celle qui veut tout concilier — amour, lutte, égalité — mais finit par s’y brûler. Le livre s’est vite imposé comme un texte clé du #MeToo politique français, salué par Le Monde comme “nécessaire” et par Libération comme “une libération de la parole féminine dans les milieux de gauche”.
Et François Ruffin dans tout ça ? Il n’a pas réagi publiquement. Pas un mot, pas une ligne. Comme si le silence était devenu son ultime forme de défense.
Que fait Johanna Silva aujourd’hui et où vit-elle ?
Depuis sa séparation avec François Ruffin en 2019, Johanna Silva a totalement changé de décor — et de vie. Finie la politique, les plateaux télé et les nuits blanches à plancher sur les discours. Aujourd’hui, elle vit dans le sud de la France, loin d’Amiens et de l’effervescence parisienne, où elle s’est reconstruite entre artisanat, écriture et engagement féministe.
Après avoir quitté son poste d’attachée parlementaire, Silva a d’abord travaillé comme responsable administrative à la CGT, avant de faire un virage surprenant : elle s’est formée au métier d’électricienne. Oui, littéralement. “Refaire les circuits, comprendre comment tout s’allume ou s’éteint, c’est devenu ma métaphore préférée”, a-t-elle confié avec humour lors d’une rencontre littéraire à Marseille. Une façon, sans doute, de réparer autre chose que des câbles.
En parallèle, elle s’est installée dans un lieu collectif en Corrèze, où elle participe à des projets d’habitat partagé et d’agriculture solidaire. Une vie simple, loin des micros et des meetings. Elle continue aussi d’écrire : un deuxième livre serait en préparation, cette fois sur les femmes dans les luttes sociales, entre fiction et témoignage.
À 35 ans, Johanna Silva revendique son indépendance. Ni “l’ex de Ruffin”, ni “l’ancienne de Fakir”, mais une autrice et une femme libre. Dans ses interventions publiques, elle défend un féminisme du quotidien, “sans dogme, mais avec des tripes”, et milite pour que les petites mains, souvent invisibles dans la politique, reprennent la parole.
Quant à François Ruffin ? Il reste muet sur le sujet. Mais il est difficile d’imaginer qu’il n’ait pas lu le livre de celle qui fut à la fois son alliée, son amour, et, désormais, son miroir critique. Parce qu’au fond, derrière la “révolution” de Johanna Silva, c’est aussi la sienne qu’elle a rallumée.
