Chaque année, le monde du cinéma se donne rendez-vous sur la Croisette pour célébrer la création, la diversité et l’engagement artistique. L’édition 2025 du Festival de Cannes, la 78ᵉ du nom, n’a pas dérogé à la règle, malgré une ultime surprise : une panne générale d’électricité qui a marqué le dernier jour. Entre projections marquantes, compétition serrée et jury prestigieux dirigé par Juliette Binoche, Cannes a une nouvelle fois prouvé qu’il restait le théâtre mondial du cinéma d’auteur et engagé. Retour sur une édition riche en émotions et en symboles. Heureusement, l’électricité a été rétablie à temps, permettant à la cérémonie de clôture de se dérouler « dans des conditions normales », selon les organisateurs.
Juliette Binoche à la tête d’un jury international
Cette année, le jury du Festival de Cannes était présidé par l’actrice française Juliette Binoche, figure incontournable du cinéma d’auteur international. À ses côtés, huit personnalités issues de différents horizons culturels et artistiques formaient un jury d’une grande richesse. Parmi elles, la star américaine Halle Berry, actrice et réalisatrice oscarisée, ainsi que l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani, connue pour son engagement et la justesse de ses récits.
Cette diversité reflétait pleinement l’esprit du festival : ouvert au monde, attentif à la pluralité des voix et des regards. Ensemble, ils ont eu la lourde responsabilité de départager 22 films en compétition officielle, sélectionnés parmi des centaines de candidatures venues des quatre coins du globe. Ce fut un exercice d’autant plus exigeant que la sélection 2025 se distinguait par sa densité, sa richesse esthétique et thématique, et l’absence de favori incontesté. Aucun film ne s’imposait d’évidence, mais plusieurs œuvres ont su marquer les esprits, chacune à leur manière.
Une cérémonie animée par Laurent Lafitte
C’est Laurent Lafitte, comédien charismatique et habitué de la Croisette, qui a assuré l’animation des deux moments clés du Festival : la cérémonie d’ouverture le 13 mai et celle de clôture ce samedi soir. Révélé au grand public grâce à son travail au cinéma, au théâtre et à la Comédie-Française, Lafitte s’est imposé au fil des années comme une figure incontournable de la scène culturelle française.
Avec son élégance naturelle, son humour subtil et une pointe d’ironie bien dosée, il a su insuffler à la cérémonie une atmosphère à la fois raffinée et accessible. Sa prestation, saluée par les festivaliers, a contribué à créer un fil rouge entre les différentes étapes du festival, en apportant cette « touche française » à la fois chic et décontractée, si emblématique de Cannes.
Vers un palmarès engagé
Le choix du jury sera-t-il politique ? Tout porte à croire que cette édition 2025 pourrait marquer les esprits par un palmarès engagé, en prise directe avec les grandes tensions géopolitiques et sociales de notre époque. Le cinéma, lorsqu’il devient un acte de résistance ou une prise de position, résonne particulièrement à Cannes — un festival qui, à travers son histoire, a souvent distingué des œuvres porteuses de sens et de courage.
Parmi les favoris figure le cinéaste iranien Jafar Panahi, dont le film Un simple accident a profondément bouleversé la Croisette. Ce conte moral intense et épuré explore le dilemme de prisonniers politiques confrontés à la tentation de se venger de leurs anciens bourreaux. Tourné dans la clandestinité, dans un pays où la liberté d’expression est régulièrement bafouée, ce film constitue un acte de bravoure artistique autant qu’un cri contre l’oppression. Panahi, emprisonné à plusieurs reprises par le régime iranien, pourrait voir son œuvre récompensée comme un signal fort en faveur des artistes bâillonnés à travers le monde.
Un palmarès riche au-delà de la Palme d’or
Outre la prestigieuse Palme d’or, le jury doit également décerner d’autres prix majeurs :
- Prix d’interprétation féminine
- Prix d’interprétation masculine
- Prix du jury
- Prix de la mise en scène
- Prix du scénario
- Et le Grand Prix, souvent considéré comme la « deuxième Palme ».
De jeunes talents pourraient également créer la surprise et repartir avec une distinction qui changera leur carrière à jamais.
Cannes 2025 : un clap de fin chargé de promesses
Loin du tumulte et des scandales habituels qui peuvent parfois faire de l’ombre à la création, cette 78ᵉ édition du Festival de Cannes s’est démarquée par une atmosphère apaisée et une mise en valeur du cœur de l’événement : le cinéma lui-même. Ce retour à l’essentiel a permis de mettre en lumière une programmation d’une grande qualité, à la fois exigeante et accessible, mêlant des œuvres venues des cinq continents, portées par des voix singulières. La diversité des films en sélection officielle a été saluée tant par les critiques que par les festivaliers, avec un équilibre subtil entre auteurs confirmés et jeunes talents émergents.
Malgré un dernier rebondissement électrique, Cannes 2025 s’apprête à tirer le rideau sur une édition riche de découvertes, de messages forts et de cinéma engagé. La panne survenue le jour du palmarès aurait pu semer le trouble, mais elle n’a fait que souligner la résilience d’un festival qui sait faire face aux imprévus. Loin des polémiques et dans une ambiance apaisée, cette édition a mis en lumière des œuvres puissantes, parfois politiques, toujours humaines. La 78ᵉ édition du Festival de Cannes confirme son statut de baromètre culturel mondial, à la croisée de l’art, de la société et de l’actualité. Elle aura su faire vibrer les salles, nourrir la réflexion, et rappeler que le cinéma reste un espace de liberté, de vérité et d’émotion. Une édition dont on se souviendra jusqu’à l’année prochaine.
Crédit Photo : depositphotos.com
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