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Ouistreham : que cache le film de Juliette Binoche?

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Il ne s’agit pas d’un simple film qui a pour but de distraire le public. Il illustre parfaitement l’œuvre de Florence Aubenas : Le Quai de Ouistreham. Réalisé par Emmanuel Carrère, ce long-métrage dénonce les conditions de travail des femmes de ménage. On vous explique ce que cache le film.

Un long-métrage pas comme les autres

Dans l’univers cinématographique, il est bien rare de voir des films qui dévoilent les dessous d’un secteur précis. C’est à cet exercice que s’est consacré ce film.

Pour mieux s’imprégner des conditions de travail des femmes de ménage, Juliette Binoche, écrivaine de profession, décide d’infiltrer le secteur de l’entretien. Elle devient femme de ménage et se fait embaucher dans une structure de nettoyage.

Avec ses collègues, Juliette doit récurer les 230 cabines d’un navire qui relie Ouistreham à Portsmouth. De fil en aiguille, l’écrivaine développe un lien amical avec ses consœurs. Mais peu à peu, la situation devient infernale : organisation minutieuse, tâches de plus en plus chronométrées, salaire misérable et des renvois tous azimuts.

Dans ce climat très tendu, la vraie identité de Juliette est découverte par ses collègues. Une meurtrissure qui a du mal à passer. Comment parviendra-t-elle à se faire accepter de nouveau ?

Ouistreham, c’est aussi l’histoire d’une vie

Le long-métrage est l’adaptation du roman autobiographique de la journaliste Florence Aubenas. Publié en 2010, Le Quai de Ouistreham raconte les expériences de l’auteur qui atteste avoir partagé anonymement le quotidien des agents d’entretien.

De Caen à Portsmouth en passant par la ville qui porte le nom du film, Florence a vécu traits pour traits les difficultés que soulèvent le film. C’est justement cet espionnage romanesque qui a fait le succès de l’œuvre.

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La face cachée du tournage du long-métrage

En 2015, Florence Aubenas confie l’adaptation de son ouvrage à Emmanuel Carrère, un réalisateur et écrivain du réel. Bien que le défi soit colossal, ce dernier l’accepte et collabore avec Marianne Winckler, la seule comédienne professionnelle du film. Le reste des acteurs ont joué leur propre rôle.

Le budget de production, quant à lui, demeure inconnu. Toutefois, on note la participation financière de :

  • Curiosa Films ;
  • Cinéfrance Studios ;
  • Centre National du Cinéma et de l’image animée ;
  • la Région Normandie.

Cet important soutien financier a permis de rassembler la somme requise pour la prise de vue. Du 4 mars au 20 avril 2019, le tournage s’est déroulé en Normandie, en Suède ainsi que dans plusieurs autres villes.

Les critiques

Bien qu’il soit sélectionné au Festival de Cannes 2021, le film reçoit de nombreuses critiques de la part des acteurs culturels et médias divers. Le journal Le Monde, par exemple, fustige le manque de comédien qualifié. Ce qui a conduit à « une libre adaptation qui éclipse son sujet ».

La critique de cinéma, Sophie Avon, quant à elle, a affirmé que « le film a fait une erreur en rajoutant cette histoire de clandestinité ». Un scénario qu’elle qualifie de « superfétatoire ». Pour elle, « la fiction était déjà là, tournée du côté de ces femmes et leur condition sociale ».