Après quinze ans de bons et loyaux services auréolés de cinq films, Daniel Craig a définitivement laissé son costume d’agent au service de Sa Majesté et alimente de ce fait, à lui seul les prochaines éditions cinématographiques du célèbre agent secret au double matricule. Aucun acteur n’est plus fort que la franchise, mais l’anglais aura tout de même, marqué d’une sacrée empreinte son passage devant la caméra.
Débarqué en 2006 sur Casino Royale, l’acteur désormais cinquantenaire a incarné le renouveau de la franchise, en commençant paradoxalement par l’adaptation modernisée de Casino Royale, le premier roman de Ian Fleming estampillé 007.
Avant d’aller plus loin et de comprendre ce que laisse réellement Craig à la série, gardez en tête que cet article contient des spoilers sur les films.
Daniel Craig: un James Bond drôlement solide
Nouvelle approche, nouvelle ère. Sous la houlette de Martin Campbell, réalisateur de Casino Royale, James Bond met fin à sept années passées sous les traits de Pierce Brosnan (quatre films) de la manière la plus ardue qui soit : une transformation physique. Blond et bodybuildé, Craig casse les codes et s’attire les foudres des plus fidèles de la série.
En prenant inspiration du monde du jeu pour les scènes du film, mais aussi des films d’actions à succès grâce à des muscles et une puissance rarement observée chez un personnage de James Bond, la réalisation et Craig mettent, en quelques minutes, une nouvelle ère en place et un tournant historique dans la saga.
Les scènes qui ont fait la légende du personnage ne changent pas et plus que de la finesse comme celle incarnée par Sean Connery à son prime, c’est incontestablement la force que met en avant Craig, totalement métamorphosé physiquement pour l’occasion avec plus de dix kilos de muscles engrangés.
Souvent violent, hommage aux épisodes Dalton
Dans le passé, le James Bond le plus sombre était probablement celui incarné par Timothy Dalton dans Tuer n’est pas jouer et Permis de tuer. Cela ne s’invente pas !
Au fil des épisodes Craig, la saga se montre ambivalente. Bond accepte parfois de mettre en avant ses sentiments, dans un premier temps à la regrettée Vesper Lynd dont le chagrin de sa mort viendra hanter son passé jusqu’au dernier épisode Mourir peut attendre. N’allez cependant pas croire qu’il se mue en cœur fragile, bien au contraire. Dans Casino Royale, il montre une extrême violence au cœur des combats et même un certain machiavélisme au moment de laisser mourir le « vilain » Dominic Green dans Quantum of Solace.
Viril, le Bond de Craig n’en reste pas moins britannique et effectue un virage vers l’émotif lors des épisodes suivants, notamment à la suite de la mort de M dans Skyfall,d’où les souffrances de son enfance remontent.
Daniel Craig Hanté par son passé et de moins en moins frigide
Ses parents, Vesper Lynd et l’omniprésence de Spectre, l’organisation criminelle que se sont efforcés de combattre l’ensemble des James Bond, de Connery à Craig sont tant de choses qui ne peuvent laisser impassible ce dernier au fil des synopsis.
Dans l’ensemble des opus, Lynd est sans cesse mentionnée et sans surprise on-ne-peut-plus autour de sa relation avec Madeleine Swann, personnage central des deux derniers épisodes.
Avant la fin inédite et exceptionnelle au sens propre du terme, Craig finit par nous faire comprendre qu’il fut un maître dans l’art de manier présence virile et sentiments. Précurseur dans son action, Craig a donné un coup de pouce à une franchise qui aurait pu s’essouffler après le bail de Pierce Brosnan.
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